DOSSIER N°6

Civilisations extraterrestres

 

L'HYPOTHESE  EXTRATERRESTRE

EN  UFOLOGIE

( PARTIE 1 )

 

 

 

 

L'HYPOTHESE  EXTRATERRESTRE 

AU  PREMIER  DEGRE

ou

HET1

 

 

L’hypothèse extraterrestre au premier degré (HET1). Lorsqu’au milieu de l’année 1947 les fameuses « soucoupes volantes » commencèrent à défrayer la chronique, l’explication simple et spontanée qui vint à l’esprit de ceux qui s’intéressaient à ces étranges « soucoupes », était qu’elles venaient d’un autre monde. Lorsqu’ils disaient que les « soucoupes » venaient d’un autre monde, ils pensaient qu’elles venaient d’une autre planète qui devait orbiter autour d’une étoile, comme fait la Terre autour du Soleil. Bref, il ne faisait aucun doute, à l’époque, que les « soucoupes volantes » étaient pilotées par des extraterrestres. L’explication avait le mérite d’être claire et compréhensible par tout le monde. C’est l’hypothèse extraterrestre au premier degré (HET1), ou l’hypothèse extraterrestre exprimée dans sa version la plus élémentaire.

 

 

Une technologie juste au-dessus de la nôtre. Pourquoi disons-nous qu’il s’agit d’une hypothèse au premier degré ? Dans l’esprit de ceux qui se passionnèrent pour les « soucoupes volantes », ces dernières n’étaient que des machines volantes très perfectionnées, construites avec du métal, propulsées par un « moteur », et pilotées par des créatures intelligentes. Dans le fond, pour les tenants de l’hypothèse extraterrestre, les « soucoupes volantes » étaient comme des sortes d’« avions » ou de « vaisseaux spatiaux » aux formes bizarres, étranges, non conventionnels et très performants. Certes, ils étaient un peu plus sophistiqués que ceux que nous étions capables de fabriquer à l’époque, mais ils n’étaient pas fondamentalement différents.

 

 

Les extraterrestres sèment la panique. La bande dessinée (les pulpes de science-fiction), la littérature et le cinéma, s’emparèrent très vite de cette idée et produisirent de nombreuses œuvres dans lesquelles il était souvent question d’invasions par des étrangers de l’espace et de guerre des mondes. En fait, cette idée n’était pas nouvelle car ce concept de guerre des mondes avait été inventé par le romancier Herbert George Wells dès 1898 dans son fameux roman « La Guerre des Mondes ». A l’époque, les méchants extraterrestres ne pouvaient provenir que de la planète Mars qui cristallisait toutes les peurs et les angoisses d’invasions. En 1938, Orson Welles réalisa une adaptation radiophonique si réaliste du roman de Wells, qu’il parvint à déclencher un véritable vent de panique dans la population américaine. Beaucoup de gens avaient cru sincèrement que la Terre subissait l’invasion d’une puissance extraterrestre hostile.

 

 

 

Document 1 : le thème de l'invasion extraterrestre a été largement popularisé par la littérature, la bande dessinée, et le cinéma. Ce thème a façonné notre vision des rapports que nous pourrions entretenir avec une civilisation extraterrestre. Dans ce contexte, les extraterrestres ne pouvaient être que des créatures monstrueuses dont le seul objectif était de détruire (ou d’asservir) l’Humanité. Cette vision n’est en fait qu’une simple projection de nos propres pulsions meurtrières et destructrices.   

 

 

Origine de l'expression « soucoupe volante ». Le 24 juin 1947, le pilote Kenneth Arnold observa neuf objets volants en forme de boomerang ou de disque échancré (« comme s’ils étaient creusés en dedans » dira-t-il), au-dessus des Cascade Mountains dans l’état de Washington aux Etats-Unis. C’est cette observation qui fut à l’origine de la fameuse expression « soucoupe volante » qui devint si populaire par la suite. Il s’agit d’ailleurs d’un malentendu, car Kenneth Arnold avait simplement utilisé l’image de ricochets sur l’eau d’assiettes que l’on lancerait pour décrire le mouvement des objets observés dans le ciel. Son intention en utilisant cette expression était nullement de décrire leur forme. Sa deuxième observation fit moins de bruit : le 29 juillet 1947 il vit de 20 à 25 objets de couleur cuivrée s’approcher assez près de son avion privé lors d’un survol de La Grande Valley.

 

 

 

Document 2 : l'observation de Kenneth Arnold. Une oeuvre de Frédéric Bauche. 

 

 

 

             

Documents 3 : à gauche, (photo noire et blanc) Arnold montre un des objets qu’il a observé en 1947 et qui ne ressemble pas du tout à une « soucoupe volante ». A droite : dans le premier numéro du magazine américain FATE (Printemps 1948), il signe un article intitulé : « The truth about the flying saucer ». A noter que la forme retenue pour illustrer la couverture est plus proche d’un disque classique (sans doute destinée à frapper les imaginations) que de l’objet décrit par Arnold. 

 

 

 

Des extraterrestres qui ne pensent qu’à nous envahir. La vague d’observations de « soucoupes volantes » de 1947 attisa davantage les craintes d’invasion extraterrestre en leur donnant presque une base réelle. Dans le film, La Guerre des Mondes, réalisé en 1953 par Byron Haskin, la forme générale des vaisseaux martiens rappelle étrangement celle des disques volants échancrés décrits par Kenneth Arnold lors de son observation du 24 juin 1947. Qu’il s’agisse d’une pure coïncidence ou d’une influence inconsciente, le fait est que dans l’esprit du public de l’époque les intentions des extraterrestres étaient avant tout belliqueuses. Si les extraterrestres venaient chez nous c’étaient parce qu’ils voulaient nous envahir. Plus tard cette phobie de l’invasion ne fit que croître et presque tous les films, et surtout les séries américaines, furent bâties sur ce scénario. En 1967 sort aux Etats-Unis la fameuse série télévisée créée par Larry Cohen, The Invaders (Les Envahisseurs), avec le très médiatique Roy Thinnes dans le rôle de David Vincent. Nous ne pouvons résister à l’envie de rappeler le petit texte d’introduction de la série qui revient comme une litanie à chaque épisode : « Les Envahisseurs, ces êtres étranges venus d’une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. Davis Vincent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un raccourci qu’il ne trouva jamais. Cela a commencé par une auberge abandonnée, et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l’atterrissage d’un vaisseau venu d’une autre galaxie. Maintenant, David Vincent sait que les Envahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine, et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé… ». Tous les thèmes de l’invasion de notre planète par une race d’extraterrestres sont là. Et ces derniers sont d’autant plus dangereux, qu’ils possèdent le redoutable avantage de pouvoir se camoufler derrière une apparence humaine. A noter qu’ils ne viennent plus de la planète Mars, mais d’une autre galaxie. Il est vrai qu’entre 1898 ( La Guerre des Mondes de H.G. Wells) et 1967 (Les Envahisseurs), notre représentation de l’Univers s’était considérablement élargie grâce notamment aux travaux de l’astronome Edwin Hubble (en 1924, il découvre une céphéide variable dans la galaxie d’Andromède) sur les distances réelles qui séparent les galaxies.

 

 

Document 4 : le film Independence Day est l'illustration parfaite de cette vision négative, réductrice, et simpliste des motivations qui animeraient d'éventuels visiteurs extraterrestres.

 

 

 

Rencontre du IIIème Type. Le ton général était donné : la terre est convoitée par une civilisation extraterrestre qui ne s’embarrasse d’aucun scrupule pour tenter d’asservir l’Humanité. Cinématographiquement parlant, ce « filon » était rentable. Et il va être exploité « jusqu’à la corde ». Puis vint Steven Spielberg… En 1977, il réalise un film culte, « Rencontres du Troisième Type », qui représente une date charnière dans la perception cinématographique des extraterrestres. En 1982 il « enfonce le clou » avec « E.T- l’Extraterrestre ». Disons tout de suite que dans le sillage des films de Spielberg les mentalités vont commencer à changer. Schématiquement, la philosophie implicite qui se dégage de ses films est que les extraterrestres ne viennent pas des étoiles pour nous envahir, ou nous asservir, mais pour nous aider. Ils nous respectent, et nous montrent le chemin à suivre pour nous hisser à leur niveau. Ce sont certes des êtres évolués, mais ils ont aussi leurs propres faiblesses. Rencontres du Troisième Type peut se voir comme une sorte de documentaire sur les ovnis, une récapitulation de tout ce que l’on savait sur eux dans les années 70. La petite histoire dit aussi que J. Allen Hynek, astronome et ufologue réputé, avait conseillé Spielberg pendant le tournage, et qu’il est même représenté dans certaines scènes du film. Un clin d’œil de Spielberg peut-être pas tout à fait innocent, d’autant plus que dans le même film nous retrouvons Jacques Vallée (Claude Lacombe dans le film) interprété par François Truffaut.

 

 

 

Document 5 : dans le film « Rencontres du Troisième Type », les extraterrestres ont des motivations plus pacifiques vis-à-vis des humains.     

 

 

 

Un abîme insondable entre eux et nous. Deux autres films méritent, selon nous, d’être signalés pour leur hauteur de vue sur la question des extraterrestres : « 2001, l’odyssée de l’espace », réalisé en 1968 par Stanley Kubrick, et « Contact », réalisé par Robert Zemeckis en 1997. Ces deux films représentent des exceptions majeures dans la filmographie consacrée aux civilisations extraterrestres, car d’une façon générale ce thème est traité avec médiocrité, et la réflexion (s’il y en a une) ne va pas très loin. Avec ces deux films nous pressentons ce que pourrait être une hypothèse extraterrestre élargie, adulte et mature. Ils nous font entrevoir l’abîme insondable qui pourrait exister entre une civilisation hyper évoluée et nous.

 

 

 

Document 6 : avec « 2001, l’odyssée de l’espace », nous prenons conscience de l'abîme insondable qui pourrait exister entre une civilisation extraterrestre évoluée et nous.

 

 

 

Expliquer l’inconnu par le connu. L’HET1 présente l’inconvénient majeur de considérer le niveau des sciences et des techniques qui lui sont contemporaines comme le critère absolu permettant de la fonder. C’est une faiblesse propre à sa logique interne dont elle est incapable de se défaire. C’est le même type de raisonnement qui entraîne à réduire toute manifestation étrange dans le ciel à une réalité connue. Dans l’antiquité les « soucoupes volantes » étaient des « croix », des « boucliers », ou des « roues ». Au XIXème siècle les cigares volants étaient des ballons (voir à ce sujet la vague d’airships de 1897). Au XXème siècle, les triangles observés au-dessus de la Belgique entre 1989 et 1991, n’étaient que des avions furtifs F117A. Or il est aujourd’hui évident qu’avec les ovnis, cette façon de raisonner révèle toutes ses faiblesses. Pour comprendre un phénomène inconnu il ne faut pas seulement se contenter de le réduire à un, voir plusieurs phénomènes connus, il faut au contraire être capable d’inventer ou de découvrir de nouveaux modèles de pensée. Les psychologues savent que l’esprit humain cherche toujours à expliquer l’inconnu en partant de ce qu’il connaît déjà. Expliquer les « soucoupes volantes », et plus tard les ovnis, en prenant pour modèle une technologie existante, c’est une attitude naturelle qui en soi n’est pas blâmable. Mais il faut aussi savoir reconnaître la faiblesse de cette méthode et admettre que pour résoudre l’énigme des ovnis elle ne fonctionne pas.

 

 

Une hypothèse logique suggérée par le phénomène lui-même. L’HET1 est la première tentative rationnelle et scientifique pour essayer d’expliquer le phénomène ovni. Directement suggérée par les aspects du phénomène, elle fut surtout défendue par les pionniers de l’ufologie dans les années cinquante. Même aujourd’hui, il semble que l’HET1 ait la faveur du grand public, pour lui, en effet, le phénomène ovni équivaut pratiquement à une intervention extraterrestre. A cet égard, l’expression « petits hommes verts », devenue très populaire, désigne sans la moindre nuance les entités extraterrestres responsables du phénomène ovni. L’HET1 peut comporter de nombreuses variantes, mais elle suppose avant tout que les ovnis s’apparentent à des vaisseaux spatiaux originaires d’un autre système stellaire localisé soit dans notre galaxie, soit dans une galaxie autre que la Voie lactée. Ce dernier cas est rarement envisagé car les distances qui séparent les galaxies, et qui se chiffrent en millions ou milliards d’années-lumière, paraissent si énormes que toute exploration extragalactique est encore jugée de nos jours comme totalement déraisonnable. Pourtant, nous verrons que dans le cadre de l’HET2 des relations intergalactiques entre civilisations de Type III sont tout à fait envisageables et même hautement probables. Selon l’HET1, les ovnis seraient des « produits manufacturés » en provenance d’une civilisation plus avancée que la nôtre.

 

 

Une simple extrapolation futuriste. Certains ufologues ont baptisé ces véhicules spatiaux en provenance d’une autre planète : « nuts and bolts », tôles et boulons, pour insister sur la grossière matérialité de ces engins. Dans cette optique, les ovnis ne seraient donc pas hors de portée de notre compréhension. Cette civilisation extraterrestre pourrait, par exemple, n’être en avance sur nous que de quelques siècles. D’une façon générale, l’HET1 conçoit les ovnis comme étant des machines volantes très perfectionnées capables de performances bien supérieures à nos propres vaisseaux. Cette hypothèse n’est en fait qu’une extrapolation futuriste de nos propres programmes d’exploration de l’espace. Un jour, nous serons peut être les « extraterrestres » d’une civilisation moins évoluée. S’il y avait des habitants sur Mars, les sondes que nous envoyons sur cette planète pourraient être prises pour des ovnis par d’éventuels martiens.

 

 

Que viennent-ils faire chez nous ? Selon l’HET1, la présence de vaisseaux extraterrestres dans notre environnement pourrait s’expliquer de plusieurs façons. Les extraterrestres viendraient nous rendre visite dans le cadre de missions d’exploration et d’étude de notre planète. Ainsi, ils chercheraient à récupérer des échantillons de roches, de végétaux et d’animaux (voir même des « échantillons » humains), comme nous l’avons fait nous-mêmes, par exemple, lors de nos différentes explorations lunaires. Leur mission pourrait aussi avoir comme objectif d’observer notre civilisation et d’essayer d’en comprendre les mécanismes internes. Pour eux, le fonctionnement des sociétés humaines ne serait alors qu’une sorte de curiosité sociologique ou ethnologique qui leur offrirait l’occasion d’accroître leurs connaissances. Nous pouvons aussi imaginer que les extraterrestres surveilleraient attentivement le développement de notre civilisation et seraient capables d’intervenir dans les affaires humaines en cas de crise grave menaçant notre avenir. Une telle intervention, que nous qualifierons de « directe » ne semble pas s’être produite jusqu’à présent. Seul le survol d’installations sensibles, comme par exemple des sites de missiles nucléaires, indiquerait que le phénomène ovni est parfaitement informé au sujet de notre potentiel d’autodestruction. La Terre pourrait aussi être une sorte de « réserve biologique » destinée à l’étude de nombreuses espèces vivantes ou un lieu d’expérimentation pour tester des programmes génétiques. Selon une version relativement récente en ufologie de l’HET1, nos visiteurs ne seraient pas forcément animés de bonnes intentions à notre égard. Pour les tenants de cette version, les extraterrestres, encore appelés les « gris », ou E.B.E (Entités Biologiques Extraterrestres), chercheraient à exploiter l’espèce humaine (par l’intermédiaire d’êtres humains appelés « abductés ») dans le but de préserver leur propre race menacée de dégénérescence. Les E.B.E tenteraient de réaliser leurs objectifs au moyen de croisements entre les deux espèces et en effectuant des manipulations à partir de notre patrimoine génétique. Cette version de l’HET1 est très répandue aux Etats-Unis, et elle est étroitement associée au phénomène des mutilations du bétail. L’affaire du crash de Roswell a aussi largement contribué à renforcer l’opinion des tenants de l’HET1. Il est dit, en effet, que lors de ce crash, l’armée américaine aurait récupéré l’épave accidentée d’une « soucoupe volante » avec ses occupants. Peut-on imaginer plus belle preuve de l’HET1 que la récupération d’une « soucoupe volante » !

 

 

 

Document 7 : nous ignorons les raisons de la présence extraterrestre dans notre environnement. Viennent-ils seulement étudier notre planète ? Une oeuvre de Frédéric Bauche. 

 

  

 

Document 8 : l'affaire du crash de Roswell, laisse entendre que les vaisseaux de nos visiteurs extraterrestres pourraient subir de graves avaries, ou être incapables de se protéger de la foudre.

 

 

 

Document 9 : est-il possible qu'une « soucoupe volante » ait été abattue par des avions de combat ? Toutes les observations faites jusqu'à présent, qui impliquent des ovnis et des avions de combat, montrent que les  « pilotes » des ovnis ont toujours montré une nette supériorité dans la manoeuvrabilité de leurs engins, et un art consommé de l'esquive. Il s'ensuit qu'un tel scénario est peu probable.  

 

 

 

Un pilote de ligne et les extraterrestres. En France, un des plus sérieux représentants de l’HET1 est Jean-Gabriel Greslé qui lui a consacré une excellente étude intitulée « Hypothèse Extraterrestre », publiée en 1994 aux éditions Guy Trédaniel. 

Après une pertinente analyse des arguments en faveur de cette hypothèse, l’ancien pilote de ligne (lui même témoin du phénomène ovni à plusieurs reprises) envisage comme très probables les propositions suivantes :

 

1) L’ancienneté de la présence extraterrestre dans notre environnement. Difficile à évaluer cette ancienneté pourrait remonter à quelques milliers d’années, et correspondrait approximativement à la naissance des plus brillantes civilisations de l’Antiquité. Cette présence pourrait éventuellement être plus ancienne et remonter à plusieurs dizaines de milliers d’années, c’est-à-dire qu’elle serait contemporaine de l’apparition des premiers hommes (60000 ans environ).

 

2) L’accélération des progrès techniques au  XXème siècle et la prolifération inquiétante des armes atomiques, chimiques, et bactériologiques, après la seconde guerre mondiale, auraient conduit les extraterrestres à se montrer de façon plus ostensible (survols répétés de sites de missiles nucléaires).

 

 3) Des contacts ont peut-être eut lieu dans les années cinquante entre des groupes d’extraterrestres et les militaires américains. S’ils ont eut lieu, ses contacts ont toujours été gardés secrets et systématiquement niés par les autorités.

 

4) Il existerait dans notre système solaire des représentants de plusieurs races d’extraterrestres originaires de systèmes stellaires différents.

 

5) L’annonce publique dans les décennies qui viennent de l’existence d’un contact limité entre terriens et extraterrestres est une conséquence prévisible de la prise de conscience progressive d’une présence étrangère dans notre environnement. Il est possible que les gouvernements des puissances occidentales aient, peu à peu, conditionné leurs populations dans le but de les préparer à admettre cette présence.

 

6) L’annonce officielle d’un contact entre terriens et extraterrestres entraînera sans aucun doute de profondes modifications dans un certain nombre de structures de pouvoir. Les armées des grandes puissances occidentales, les Eglises des principales religions, et même les structures qui sont responsables de la recherche scientifique risquent de mal supporter un tel contact.

7) Même s’il est pratiquement impossible de connaître les motivations réelles de nos visiteurs extraterrestres, nous pouvons imaginer qu’ils attendent de nous une attitude plus responsable vis-à-vis de la gestion des ressources énergétiques de notre planète et une meilleure maîtrise de notre agressivité naturelle. Si nous n’accomplissons pas des progrès significatifs dans ces deux domaines, il est probable qu’ils considèrent que nous ne sommes pas encore prêts à entrer dans une communauté extraterrestre plus large (une sorte de « fédération galactique » par exemple).

 

Ces sept points, exprimés par un chercheur sérieux et d’une grande lucidité vis-à-vis du phénomène ovni, représentent une avancée majeure dans la compréhension de la situation que nous vivons actuellement. Pour nous, le livre de Jean-Gabriel Greslé marque sans conteste un tournant dans notre façon d’appréhender ce phénomène.

 

Une énigme qui résiste. Un Bien que précise et lucide, l’étude de Greslé est loin cependant de donner la clé de l’énigme du phénomène ovni. Elle laisse au contraire entrevoir d’autres abîmes de mystères. Certes, il tire avec une grande rigueur intellectuelle les conséquences logiques de tout ce que nous savons aujourd’hui sur les ovnis, mais on sent bien qui que le « fin mot de l’histoire » lui échappe. Le plus important, cependant, c’est que son analyse, à la fois profonde et pertinente, déborde du cadre étroit de l’HET1 et nous donnent comme un « avant-goût », si l'on peut dire, de l’HET2.

 

 Trop de témoignages. Une des difficultés majeures soulevées par l’HET1 est la surabondance des témoignages concernant les observations d’ovnis. Ce fait avait déjà intrigué le Dr. J. Allen Hynek, et l’avait amené à émettre des réserves vis-à-vis de cette hypothèse. Jacques Vallée en vint, lui aussi, à douter de la crédibilité de l’HET1 après avoir entrepris des recherches statistiques sur la fréquence et la répartition des observations. Il estimait à environ trente millions, au moins, le nombre d’observations potentielles si les habitants de la Terre étaient uniformément répartis sur toute la surface du globe, et si pendant les périodes de nuit, ces mêmes habitants continuaient à veiller. Pour Jacques Vallée, un tel chiffre suffit à montrer que « l’hypothèse extraterrestre n’est pas assez bonne parce qu’elle n’est pas assez étrange pour expliquer (l’ensemble) des faits » (Autres Dimensions, Chronique des contacts avec un autre monde). En un mot, il y a trop de témoignages pour que ces derniers puissent être présentés comme de simples vaisseaux spatiaux en visite sur notre planète.

 

 

                  

Documents 10 : le Dr. J. Allen Hynek (à gauche) et Jacques Vallée (à droite).

 

 

 

Le voyage entre les étoiles est-il impossible ? Un autre argument contre l’HET1 provient des difficultés à concevoir des voyages entre les étoiles ou, à fortiori, entre les galaxies. L’argument repose sur le postulat qu’il est impossible de franchir les immenses distances qui séparent les étoiles. Les raisons invoquées pour justifier cette impossibilité sont à la fois d’ordre physique et technologique. D’après les lois connues de la physique, aucun objet matériel ne peut se déplacer plus vite que la vitesse de la lumière (300000 kilomètres/seconde). En ce qui concerne la technologie, aucune de nos fusées n’est actuellement capable d’atteindre une vitesse suffisante pour franchir, dans une durée raisonnable, les immensités de l’espace interstellaire (opinion partagée par Carl Sagan et Donald Menzel). Conclusion : il semblerait que l’exploration de l’espace ne soit pas possible avec des moyens conventionnels, du moins en l’état actuel de nos connaissances.

 

 

Les extraterrestres en savent plus que nous sur l’Univers. Quelques chercheurs ont tenté, cependant, de contourner ces difficultés en spéculant sur d’hypothétiques univers parallèles, l’utilisation des trous de vers (pont de Einstein-Rosen) et des trous noirs. Même si ces idées audacieuses, qui ne sont encore que des concepts, ouvrent des perspectives nouvelles pour une future exploration de l’espace, rien ne dit qu’elles soient réellement réalisables. Quoi qu’il en soit, si les ovnis sont les produits « manufacturés » d’une technologie extraterrestre, il faut admettre que ces entités d’une autre planète en savent beaucoup plus long que nous sur les lois qui régissent l’Univers, et cela par le seul fait qu’ils sont parvenus à surmonter toutes les difficultés inhérentes aux voyages interstellaires.

 

 

 

Document 11 : trou noir et trou de ver pourraient nous permettre de contourner l'obstacle des distances entre les étoiles, et la limite de la vitesse de la lumière. 

 

 

 

Il faut explorer les limites de l’hypothèse extraterrestre. L’HET1 n’est pas idiote, loin de là, mais il semble qu’elle ne soit pas en mesure de rendre compte de toutes les manifestations du phénomène ovni. Certes cette théorie est bonne car elle obéit au principe d’économie et de simplicité. Il ne fait aucun doute, en effet, que l’hypothèse extraterrestre est l’explication la plus simple et la plus plausible. C’est une hypothèse qui s’intègre bien dans notre vision moderne de l’Univers. Cette hypothèse est sûrement la moins étrange et la moins fantastique qui soit. C’est une hypothèse que nous pouvons sérieusement étayer en utilisant des arguments rationnels forts. C’est celle qui fait le plus appel à la science, à la raison et à la logique. Cependant, l’hypothèse extraterrestre au premier degré est insuffisante. Il faut la développer et exploiter à fond son potentiel explicatif. Il faut pousser jusqu’au bout les arguments en sa faveur et explorer ses limites ultimes. Bref, il ne faut pas craindre de spéculer.

 

 

  © Daniel Robin avril 2008.

 

 

L'hypothèse extraterrestre : partie 2.

 

 

Retour Accueil Dossiers