DOSSIER N°5
Civilisations extraterrestres
LE PARADOXE DE FERMI
Qui
était Enrico Fermi ? Fermi naît le 29 septembre 1901 à Rome. Elève
doué, il se passionne très tôt pour la physique et les mathématiques. Un ami
de son père, conscient des qualités intellectuelles exceptionnelles du jeune
garçon, lui prête des ouvrages traitant de mathématiques. A 17 ans seulement,
Fermi maîtrise la géométrie analytique, la géométrie projective, le calcul
infinitésimal et le calcul intégral. Chercheur infatigable, toujours au fait
des toutes dernières théories dans le domaine de la physique, spécialiste de
Document 1 : Enrico Fermi, inventeur de la première pile atomique.
L’origine du « Paradoxe ». Lors d’une visite au laboratoire militaire de Los Alamos en 1950, Enrico Fermi engagea une conversation sur les ovnis avec ses collègues au réfectoire du laboratoire. Lors de cette discussion, le futur père de la bombe H américaine, Edward Teller, était présent. Commentant les témoignages relatifs aux apparitions d’ovnis qui se multipliaient depuis 1947 dans le ciel des Etats-Unis, il est dit que le groupe de savants tomba d’accord sur l’idée que l’origine extraterrestre du phénomène ovni était jugée improbable. Nous supposons que le groupe tomba d’accord sur cette conclusion, mais en réalité nous n’en savons rien. Nous ne possédons, en effet, aucun enregistrement de cette fameuse conversation qui serait à l’origine du « Paradoxe de Fermi ». Ensuite il est dit que la discussion se déplaça alors vers les voyages dans l’espace et l’existence probable de civilisations extraterrestres.
La fameuse interrogation de Fermi. Au cours de cette réunion, il est dit que Fermi demanda soudain à ses interlocuteurs, « Mais où sont-ils ? », en parlant des extraterrestres. Ce qui fit beaucoup rire ses collègues paraît-il. Cette discussion entre Fermi et Teller resta pratiquement confidentiel. La phrase « Où sont-ils ? », attribuée à Fermi mais sans aucun commentaire, se rencontre pour la première fois dans le livre de Carl Sagan et Iossif Chklovski, « La vie intelligente dans l’Univers », paru en 1966. Soit plus de quarante ans après l’anecdote. Par la suite, cette interrogation de Fermi a été interprétée d’une façon particulière. Que voulait-il dire au juste ? Après avoir effectué une série de calculs élémentaires pour évaluer le nombre probable de civilisations évoluées dans notre Galaxie, il formula l’hypothèse selon laquelle si de telles civilisations existaient, elles auraient dû nous visiter au moins une fois dans le passé.
La
démonstration de Fermi. Notre Soleil est né il y a 4,5 milliards
d’années, mais à cette époque notre Galaxie avait déjà 8 milliards
d’années. La vie avait donc eu largement le temps de se développer sur
d’autres planètes et atteindre un degré de développement technologique élevé.
Une civilisation particulièrement audacieuse était peut-être même parvenue
à s’étendre si loin dans
Document 2 : combien y-a-t-il de civilisations avancées dans la Galaxie, et parmi elles, combien sont-elles parvenues à visiter des planètes porteuses de vie comme la Terre ?
Les
présupposés du « Paradoxe ». C’est Carl Sagan qui le
premier employa l’expression « paradoxe de Fermi ».
L’énoncé du « Paradoxe de Fermi »
envisage les quatre présupposés suivants : 1) Notre civilisation n’est
pas la seule civilisation technologique avancée dans
Deux interprétations possibles. La fameuse question posée par Fermi, « où sont-ils ? » peut s’interpréter de deux façons différentes. Cette différence est certes subtile, mais elle n’en est pas moins importante. La première interprétation suppose qu’au moment où Fermi demandait où étaient les extraterrestres, il admettait aussi implicitement qu’ils n’étaient pas là, et dans ce cas sa question était saugrenue. Nous l’appellerons l’« interprétation restrictive ». La seconde interprétation suppose au contraire qu’il envisageait sérieusement la possibilité que les extraterrestres pouvaient déjà être présents dans le système solaire, et dans ce cas sa question devenait pertinente. Nous l’appellerons l’« interprétation ouverte ». Part la suite, c’est généralement la première interprétation qui a prévalue chez les commentateurs du Paradoxe de Fermi. Si dans la seconde interprétation nous supposons que Fermi posait préalablement un constat (ils doivent être là, ou ils sont déjà là), alors il était parfaitement en droit de se demander mais « où sont-ils ? », sous-entendu dans quel endroit du système solaire se cachent-ils ?
Paradoxe de Fermi et ovnis. Le plus surprenant est que le Paradoxe de Fermi a été utilisé comme un argument logique contre l’hypothèse extraterrestre du phénomène ovni. Cette « récupération » du paradoxe dans le but de ridiculiser le phénomène ovni (et dans son prolongement l’hypothèse extraterrestre), repose sur son « interprétation restrictive » évoquée ci-dessus. Cette récupération est, selon nous, abusive et illégitime. Soit elle repose sur une totale ignorance du dossier ovni, soit elle s’intègre dans une entreprise de désinformation (habituelle dès qu’il s’agit des ovnis).
Il faut
remettre en questions nos attentes et nos a-priori.
Les civilisations extraterrestres existent, elles nous visitent depuis très
longtemps, et les ovnis en sont la preuve. Ces trois propositions ont sans aucun
doute été évoquées lors de la fameuse discussion entre Fermi et ses collègues
de Los Alamos. Ont-elles été rejetées en raison de l’absence de preuves
indiscutables de la visite d’extraterrestres sur Terre ? Nous n’en
savons rien. L’hypothèse extraterrestre est l’explication du phénomène
ovni qui semble aujourd’hui rassembler le plus grand nombre d’ufologues dans
le monde. Dans le fond, ce qui dérange dans l’hypothèse extraterrestre du phénomène
ovni c’est la discordance entre ce que devrait être la manifestation (selon
nos schémas mentaux) d’une civilisation extraterrestre, et le comportement très
étrange des ovnis. Nous nous disons : « ce n’est pas possible, une
civilisation extraterrestre avancée ne peut pas se comporter comme le font les
ovnis ». Les schémas mentaux dont nous parlons sont liés à nos
attentes, et ces attentes sont forcément déçues. Il faudrait donc commencer
par s’interroger sur la validité de nos attentes (nos croyances et nos
a-priori), et sur la forme que pourrait prendre la manifestation d’une
civilisation extraterrestre visitant
Document 3 : quelle
forme pourrait prendre la manifestation d’une civilisation extraterrestre
visitant
Hypothèses pour expliquer le non-contact avec les extraterrestres. Si nous admettons que les extraterrestres sont présents aujourd’hui dans le système solaire, pourquoi ne veulent-ils pas entrer en contact avec nous ? Plusieurs hypothèses sont envisageables pour expliquer cette situation :
1)
Les extraterrestres nous étudient. Ils nous observent, mais ils ne
veulent pas entrer ouvertement en contact avec nous. C’est l’hypothèse du
« zoo ». Certes les extraterrestres existent et s’intéressent à
notre espèce, mais ils pourraient le faire de la même façon que nous nous intéressons
aux animaux dans les réserves animales naturelles. Ils le feraient uniquement
par curiosité scientifique en cherchant à interagir le moins possible avec
nous. Les animaux d’un parc naturel ne savent pas qu’ils sont dans un parc
et qu’ils sont étudiés par une autre espèce vivante. La différence avec
les animaux, cependant, c’est que certains représentants de notre espèce
sont conscients de cette présence étrangère.
2) La communication entre les humains et les extraterrestres est impossible pour différentes raisons. Notre structure mentale est par exemple incapable de comprendre les intentions et le comportement des représentants d’une civilisation extraterrestre. Des différences fondamentales dans la façon de penser rendraient toute communication non seulement inintéressante pour les deux parties, mais également structurellement impossible. Il nous serait extrêmement difficile de communiquer avec une intelligence collective de type « fourmilière » par exemple. Il pourrait y avoir une différence de nature et de structure entre eux et nous. Nous pouvons imaginer une civilisation extraterrestre non constituée de matière organique, ou ne pouvant pas communiquer en dehors d’un substrat physique particulier, comme un liquide par exemple. Une civilisation extraterrestre pourrait aussi ne pas utiliser les ondes radio pour échanger des informations sur de très longues distances dans l’espace interstellaire. Elle pourrait se servir d’une technologie plus évoluée qui nous est totalement inconnue. Dans ce cas, toutes nos tentatives de contact, comme le programme Seti par exemple, s’avéreraient vaines.
3)
Une civilisation extraterrestre peut manifester une totale absence
d’intérêt pour notre espèce. D’éventuels
extraterrestres, même s’ils ont visité notre planète récemment, ne lui ont
peut-être pas trouvé d’intérêt particulier. Ils ont peut-être tout
simplement continué leur chemin, ou se sont abstenus de toute visite, après
avoir engrangé le maximum d’informations avec leurs sondes automatiques. Tout
ce que nous aurions une chance de voir, de temps en temps, se sont quelques «
routards galactiques » en visite de routine pour vérifier notre état
d’avancement. Même s’ils se sont aperçus de notre présence, les
extraterrestres n’ont peut-être pas plus de choses à nous dire que nous
n’en avons à dire aux chimpanzés ou aux fourmis. Pire : ils pourraient
nous juger impossibles à éduquer et ne pas souhaiter perdre leur temps avec
nous.
4)
L’hypothèse des « guides discrets ».
Les extraterrestres existeraient et seraient actuellement présents dans notre
environnement. Cependant, ils auraient décidés de rester discrets tout en
ayant entrepris de nous aider à trouver notre propre voie ainsi qu’à nous
corriger de nos éventuels dysfonctionnements. Ils agiraient envers nous comme
des « guides », mais ils ne souhaiteraient pas encore se montrer à
visage découvert. Ils pourraient se montrer furtivement de temps en temps, mais
pas plus. Leur but serait de nous aider à franchir l’étape cruciale qui doit
nous mener au contact avec les autres civilisations évoluées de
Document 4 : ovni au-dessus des nuages observant discrètement nos activités.
Los
Alamos. Le
Laboratoire national de Los Alamos a été fondé pendant
Document 5 : Robert
Oppenheimer (à gauche), physicien américain, et le
Sites nucléaires et ovnis. Les recherches du laboratoire de Los Alamos aboutirent à la création de l’arme nucléaire, c’est-à-dire à la conception, à la production, et à l’explosion de trois bombes atomiques. La première, une bombe au plutonium qui avait pour nom de code « Trinity », fut testée le 16 juillet 1945 dans le désert près d’Alamogordo dans l’état du Nouveau-Mexique. Les deux suivantes, l’une à l’uranium et l’autre au plutonium (appelées Little Boy et Fat Man), furent larguées respectivement sur les villes japonaises de Hiroshima, le 6 août 1945, et de Nagasaki, le 9 août 1945. Ce sont les seuls bombardements nucléaires ayant eu lieu en temps de guerre. Peu de gens savent, cependant, que le site où fut testée la première bombe atomique a été le théâtre de nombreuses observations d’ovnis. Il faut d’ailleurs noter que depuis cette époque les sites nucléaires en général (civils ou militaires) sont souvent visités par des ovnis. La conclusion de nombreux ufologues, comme Jean-Jacques Velasco par exemple, est que les ovnis s’intéressent de près à nos « progrès » dans le domaine des technologies liées à l’atome. Bien que cette corrélation soit frappante, il est difficile d’en tirer des conclusions précises pour le moment.
Fermi
a-t-il vu un ovni ? Fermi travaillait à Los Alamos qui était le site le
plus important et le plus sensible de la planète à cette époque en termes de
recherches dans le domaine des technologies liées à l’atome et aux armes
nucléaires. Il ne serait donc pas étonnant que les installations de Los Alamos
aient été souvent visitées pas des ovnis et que Fermi lui-même ait observé
ce phénomène. Ce scénario étant tout à fait possible, nous avons peut-être
une autre origine à proposer au Paradoxe de Fermi. « Où sont-ils » ne serait
donc pas une simple boutade lancée au cours d’un repas, mais plutôt une
question sérieuse formulée par un scientifique de haut niveau qui aurait vu un
ovni.
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